Dans plusieurs des domaines sur lesquels portent les recommandations du CEP, des expériences ont d’ores et déjà été menées. Elles pourraient peut-être être généralisées.

Certificat de compétences 

La certification des compétences acquises en situation de production est un gage de réussite au terme d’un parcours professionnalisant. Elle repose tout à la fois sur un renforcement des compétences clefs (savoirs de base et comportements attendus en entreprise) et sur l’accès à, au moins, un certificat de compétences professionnelles inscrit au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).

< Au chapitre des grandes orientations, par exemple. Ainsi, pour simplifier la charge administrative des SIAE en Savoie, les dossiers de demandes de conventions sont unifiés (pour l’État, la région, le département), les budgets et intitulés comptables présentés de la même façon. Quant à la création d’un observatoire des emplois et des compétences, le principe en est établi. Il permettra, entre autres, d’actualiser les données recueillies au cours de ces dernières années par plusieurs réseaux (CHANTIER école, les Jardins de cocagne, Coorace, la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale/FNARS…) et constituera pour la branche un outil précieux d’expertise, de prospective en matière d’emploi, de compétences et de formation.

< Pour l’évolution des ACI, la question de la diversification des financements fait l’objet d’une réflexion générale. Il pourrait être fait appel au mécénat, à des fondations, etc. La mutualisation entre structures est également plus que jamais à l’ordre du jour. Une réflexion en vue d’une mutualisation des actions de formation a ainsi été engagée début 2010, une autre est menée sur le certificat de compétences initié par CHANTIER école et le sociogramme social expérimenté par les Jardins de cocagne.

À retenir 

La convention collective des ateliers et chantiers d’insertion est riche de nombreux accords portant notamment sur le régime conventionnel de prévoyance, les libertés et le dialogue social, le contrat de travail, la formation et la durée du travail. En outre, depuis l’accord du 12 septembre 2007 relatif à la création d’une instance de santé et conditions de travail (ISCT) dans les ACI, les ISCT ont été officiellement créées le 17 juin 2010 pour une entrée en vigueur le 1er janvier 2011. Ces instances ont pour objectif de favoriser le dialogue autour de ces thèmes essentiels que sont la santé et la sécurité, celles des polyvalents comme celles des permanents. Des améliorations ont d’ores et déjà été mises en oeuvre sur plusieurs chantiers.

< S’agissant de mieux accompagner les salariés permanents, on notera, parmi les avancées, l’entretien d’activité annuel prévu dans le cadre de la convention collective. Objectifs : améliorer les parcours professionnels et leur sécurisation, et la reconnaissance des compétences. La question du remplacement du permanent en formation fait l’objet d’une expérimentation en Ile-de-France, celle d’un encadrant technique, pédagogique et social (ETPS) « tournant » entre les ACI. Une piste à explorer ? Par ailleurs, des « bonnes pratiques » de gestion des ressources humaines expérimentées ici et là par les réseaux, des ensembliers ou certains chantiers, pourraient faire « tache d’huile »…

< Les salariés polyvalents ne sont, bien sûr, pas en reste. Une évaluation des compétences est déjà souvent menée, à l’aide d’outils innovants parfois. En outre, l’apprentissage en ligne se développe, via des dispositifs comme DALIA (dispositif d’apprentissage en ligne et en autonomie), mis en place par une association rouennaise membre de CHANTIER école. Plus généralement, des réflexions ont été engagées sur une mutualisation et une mise au point d’outils GRH, notamment pour le suivi socioprofessionnel des personnes en parcours d’insertion.